Tout le monde sait les difficultez que l’on eut à faire enterrer Molière, comme un Chrétien Catholique ; et comment on obtint en considération de son mérite et de la droiture de ses sentimens, dont on fit des informations, qu’il fût inhumé à Saint Joseph. Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. La Molière en fut épouvantée ; elle ne pouvoit pénétrer l’intention de cette Populace. On lui conseilla de répandre une centaine de pistoles par les fenêtres. Elle ne hésita point ; elle les jetta à ce Peuple amassé, en le priant avec des termes si touchans de donner des prières à son mari, qu’il n’y eut personne de ces gens-là qui ne priât Dieu de tout son cœur.
Le Convoi se fit tranquilement à la clarté de près de cent flambeaux, le Mardi vingt un de Février. Comme il passoit dans la rue Montmartre on demanda a une femme, qui étoit celui que l’on portoit en terre ? — « Eh c’est ce Molière, » répondit-elle. Une autre