Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/185

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paru. Mais sa femme, peu curieuse des ouvrages de son mari, les donna tous quelque tems après sa mort au sieur de la Grange, Comédien, qui connoissant tout le mérite de ce travail, le conserva avec grand soin jusqu’à sa mort. La femme de celui-cy ne fut pas plus soigneuse de ces ouvrages que la Molière : elle vendit toute la Bibliothèque de son mari, où aparemment se trouvèrent les manuscripts qui étoient restez après la mort de Molière.

Cet Auteur avoit traduit presque tout Lucrèce ; et il auroit achevé ce travail, sans un malheur qui arriva à son ouvrage. Un de ses domestiques, à qui il avoir ordonné de mettre sa peruque sous le papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes. Molière n’étoit pas heureux en domestiques, les siens étoient sujets aux étourderies, ou celle-cy doit être encore imputée à celui qui le chaussoit à l’envers. Molière, qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la destinée de son cahier de traduction,