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Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/19

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étoit vicieux. Et nous sentons assez souvent aujourd’hui que sans ce Génie supérieur le Théâtre comique seroit peut-être encore dans cet affreux chaos, d’où il l’a tiré par la force de son imagination ; aidée d’une profonde lecture, et de ses réflexions, qu’il a toujours heureusement mises en œuvre. Ses Pièces représentées sur tant de Théâtres, traduites en tant de langues, le feront admirer autant de siècles que la Scène durera. Cependant on ignore ce grand Homme ; et les foibles crayons, qu’on nous en a donnez, sont tous manquez ; ou si peu recherchez, qu’ils ne suffisent pas pour le faire connoître tel qu’il étoit. Le Public est rempli d’une infinité de fausses Histoires à son ocasion. Il y a peu de personnes de son temps, qui pour se faire honneur d’avoir figuré avec lui1 n’inventent des avantures qu’ils prétendent avoir eues ensemble. J’en ai eu plus de peine â déveloper la vérité ; mais je la rends sur des Mémoires très-assurez ; et je n’ai point épargné les soins