mal fait, selon moy, d’y assujettir les avantures dont son Ouvrage est remply ; cela fait oublier la suite des Pièces de Molière, qui occupent plus les gens de Lettres, que des faits peu intéressans.
Dans une espèce de Préface qui sert de commencement à ce Livre, l’Auteur s’étonne qu’on n’ait point encore donné la Vie de Molière. Pour moy, je ne m’en étonne point du tout, et je ne vois pas même qu’il y ait lieu de s’en étonner : nous avons de Molière tout ce qui doit nous toucher, ce sont ses Ouvrages ; et je me mets fort peu en peine de ce qu’il a fait dans son domestique, ou dans son commerce avec ses amis ; nous nous passons de la Vie de bien d’autres personnes illustres dans les Lettres ; nous nous serions aussi bien passes de la sienne. Et content de l’admirer dans ses Ouvrages, je m’embarrassois peu ny qui il estoit, ny d’où il estoit ; l’Estat n’est nullement intéressé dans sa naissance ny dans ses actions.
Mais à le prendre dans le sens de l’Auteur, je ne vois pas qu’il ait trop bien remply son grand dessein. La Vie de cet Auteur inimitable, qui nous occupe si souvent, n’est presque rien ; ce sont de petites Avantures qui luy sont arrivées avec quelques personnes,