Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/211

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étaient fréquentes, l’interrompoient dans son travail, pourquoi cet Auteur ne nous a-t-il pas donné ce qui se passoit entre ces Grands Seigneurs, ces Amis et Molière? Nous aurions sa vie, puisqu’il a plu à l’Auteur d’essayer de nous la donner. Ces Messieurs-là n’alloient chez Molière, que pour faire valoir son esprit ; et ce que disent de Grands Seigneurs et des Amis choisis, doit être agréable. Mais l’Auteur ne l’a pas sçu apparemment, et il a mieux aimé faire un Livre plus court et ne point mentir : et moi je serois fort aise qu’il eût inventé de bonnes choses, pour me dédommager de ses plates véritez.

Il nous fait un long narré de la mort de Molière, comme si nous étions ses petits parens, qui voulussions en sçavoir jusqu’aux plus basses circonstances. Les bouillons de la Molière, son oreiller, le fromage de Parmesan, relèvent beaucoup le mérite de ce grand Homme. Oh! je ne dis tout cela, dit l’Auteur, que pour ôter au Public le préjugé qu’il a sur la mort de Molière. Et bien, il n’y avoit qu’à dire qu’il ne mourut point sur le Théâtre, c’en étoit assez ; on l’aurait cru sans ces particularitez ridicules. Il faut bien qu’on le croye sur le reste, dont