Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/232

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ataqué en détail ; je vais lui répondre de même.

Ma probité n’est pas assez bien établie chez lui, mon exactitude lui est trop suspecte, pour croire que je lui aie donné la vérité. Mon Ouvrage est broché d’après des Mémoires de Mr le Baron : donc il est mauvais ; donc il n’est pas véritable. La plaisante et injurieuse conséquence ! A-t-on jamais exigé d’un Historien des actes autentiques, des témoins juridiquement entendus, pour prouver ce qu’il avance ? À qui dois-je m’en raporter qu’aux personnes qui ont vu, connu, et fréquenté Molière ? Et quelle certitude puis-je donner des soins que j’ai pris, pour découvrir la vérité des faits, que mon honneur et ma réputation ? Que cet Auteur informe donc de mes mœurs avant que de me condamner. Mais il se contredit à la fin de sa Critique. « Je crois, dit-il, que le tout ensemble a coûté à l’Auteur ; il a travaillé son Ouvrage avec autant de soin que si c’étoit la Vie d’un Héros ». Je ne l’ai donc pas broché, comme il le prétend dans un autre endroit.

« Mais, ajoute-t-il, Baron est son ami ; seurement il a part à son Ouvrage : il le loue trop légèrement ; et il insulte trop les