Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/250

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commettre. J’ai dit sur cette Pièce ce que l’on devoit dire : et mon Censeur, qui étale souvent de si beaux sentiments, a mauvaise grace de me demander des traits de Satire, qui n’ont nulle apparence de vérité. Veut-il que je pénètre dans l’intérieur de Molière, pour savoir si Mr N. et Mad* N. sont les originaux du Tartufe ? Est-il à présumer qu’il l’ait jamais dit ? « C’est le Public qui a fait son aplication, donc la chose est vraie » : la conséquence n’est pas juste. Ces caractères généraux peuvent s’apliquer à tant de sujets, que l’on peut aisément se tromper. Je l’ai examiné avec plus de soin que mon Censeur, j’ai vu que cela étoit vrai.

En vérité je ne saurois comprendre l’Auteur de la Critique, je ne puis le définir. Il fait l’honnête homme, et il veut que de sang froid je nomme une personne, illustre, dit-il, aujourd’hui, qui chaussa autrefois Molière si étourdiment à l’envers. Ou l’Histoire qu’il nous fait de ce grand-Homme est vraie, ou elle ne l’est pas. Si elle est vraie, quel ornement son nom auroit-il donné à mon Livre, où je ne parle ni de Méchaniques, ni de Finances ? Si elle ne l’est pas, c’eût été le calomnier, mais la belle morale que mon Censeur débite à cette occasion, est