Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/35

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doit de trouver dans ce Parterre, qui ne passoit rien de défectueux dans ce tems-là, non plus qu’en celui-ci, des esprits qui ne fussent pas plus contens de lui, qu’il l’étoit lui-même. Et si sa Troupe dans les commencemens ne l’avoit excité à profiter des heureuses dispositions qu’elle lui connoissoit pour le Théâtre comique, peut-être ne se seroit-t-il pas hazardé de livrer ses Ouvrages au Public. « Je ne comprens pas, » disoit-il, à ses camarades en Languedoc, « comment des personnes d’esprit prennent du plaisir à ce que je leur donne ; mais je sçais bien qu’en leur place, je n’y trouverois aucun goût. — Eh ! ne craignez rien, lui répondit un de ses amis ; l’homme qui veut rire se divertit de tout, le Courtisan, comme le Peuple. » Les Comédiens le rassurèrent à Paris, comme dans la Province ; et ils commencèrent à représenter dans cette grande Ville, le 3e de Novembre 1658. L’Étourdi, la première de ses Pièces, qu’il fit paroître dans ce même mois, et