soins, ni veilles pour soutenir, et augmenter la réputation qu’il s’étoit acquise, et pour répondre aux bontez que le Roi avoit pour lui. Il consultoit ses amis ; il examinoit avec atention ce qu’il travailloit ; on sait même que lorsqu’il vouloit que quelque Scène prît le Peuple des Spectateurs, comme les autres, il la lisoit à sa servante pour voir si elle en seroit touchée. Cependant il ne saisissoit pas toujours le Public d’abord ; il l’éprouva dans son Avare. A peine fut-il représenté sept fois. La prose dérouta ce Public. « Comment! disoit Monsieur le Duc de.... Molière est-il fou, et nous prend-il pour des benests, de nous faire essuyer cinq Actes de prose? A-t-on jamais vu plus d’extravagance? Le moyen d’être diverti par de la prose l » Mais Molière fut bien vengé de ce Public injuste et ignorant quelques années après : il donna son Avare pour la seconde fois le 9° Septembre 1668. On y fut en foule, et il fut joué presque toute l’année ; tant il est vrai que le