Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/92

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nombre infini de malheureux qui tous les jours abusant de leur nom, et de la bandolière de Messieurs les Gardes-du-Corps, venoient remplir le Parterre, et ôter injustement à la Troupe le gain qu’elle devoit faire. Qu’il ne croyoit pas que des Gentilshommes qui avoient l’honneur de servir le Roi dûssent favoriser ces misérables contre les Comédiens de Sa Majesté. Que d’entrer à la Comédie sans payer n’étoit point une prérogative que des personnes de leur caractère dûssent si fort ambitionner, jusqu’à répandre du sang pour se la conserver. Qu’il falloit laisser ce petit avantage aux Auteurs, et aux Personnes, qui n’aïant pas le moyen de dépenser quinze sols, ne voyoient le spectacle que par charité, s’il m’est permis, dit-il, de parler de la sorte. Ce discours fit tout l’effet que Molière s’étoit promis ; et depuis ce tems-là la Maison du Roi n’est point entrée à la Comédie sans payer.

Quelque tems après le retour de Ba-