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Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/95

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qu’il avoit négligée, lui avoit causé une fluxion sur la poitrine, avec un crachement de sang, dont il étoit resté incommodé ; de sorte qu’il fut obligé de se mettre au lait pour se racommoder, et pour être en état de continuer son travail. Il observa ce régime presque le reste de ses jours. De manière qu’il n’avoit plus de satisfaction que par l’estime dont le Roi l’honoroit, et du côté de ses amis. Il en avoit de choisis, à qui il ouvroit souvent son cœur.

L’amitié qu’ils avoient formée dès le Collège, Chapelle et lui, dura jusqu’au dernier moment. Cependant celui-là n’étoit pas un ami consolant pour Molière, il étoit trop dissipé ; il aimoit véritablement, mais il n’étoit point capable de rendre de ces devoirs empressés qui réveillent l’amitié. Il avoit pourtant un aparternent chez Molière à Hauteuil, où il alloit fort souvent ; mais c’étoit plus pour se réjouir, que pour entrer dans le sérieux. C’étoit un de ces génies