Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tumé de tomber. —Oh! oh! dit Mr Rohaut. — Oui, mon cher Monsieur Rohaut, je suis le plus malheureux de tous les hommes, ajouta Molière, et je n’ai que ce que je mérite. Je n’ai pas pensé que j’étois trop austère, pour une société domestique. J’ai cru que ma femme devoit assujétir ses manières à sa vertu, et à mes intentions ; et je sens bien que dans la situation où elle est, elle eût encore été plus malheureuse que je ne le suis, si elle l’avoit fait. Elle a de l’enjouement, de l’esprit ; elle est sensible au plaisir de le faire valoir ; tout cela m’ombrage malgré moi. J’y trouve à redire, je m’en plains. Cette femme cent fois plus raisonnable que je ne le suis, veut jouir agréablement de la vie ; elle va son chemin : et assurée par son innocence, elle dédaigne de s’assujétir aux précautions que je lui demande. Je prens cette négligence pour du mépris ; je voudrois des marques d’amitié pour croire que l’on en a pour moi, et que l’on eût plus de