Page:Grimm - Traditions allemandes, I, 1838, trad. Theil.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 358 —

sa patrie. Les habitans ayant accueilli avec joie cette proposition et promis de le recevoir dans le pays, il attaqua et vainquit le monstre, en enfonçant dans sa gueule béante un faisceau d’épines. Pendant que celui-ci cherchait, mais sans succès, à les vomir, il négligea sa défense, et le vaillant villageois put choisir pour le frapper les parties tendres que l’écaille ne protégeait pas. Bientôt il pousse des cris d’allégresse, lève en l’air l’épée dégouttante de sang qui vient de trancher la vie du monstre, et montre aux habitans cette marque de sa victoire ; malheureusement le sang venimeux du dragon ayant coulé sur son bras nu, le poison pénétra la peau et il mourut sur-le-champ. Mais le pays était sauvé et purgé du fléau qui le désolait ; encore aujourd’hui on montre dans le rocher le repaire du monstre, et on le nomme la caverne du dragon.


LE DRAGON DANS LE PUITS.

Tradition orale recueillie de la bouche d’un paysan d’Oberbirbach.

À Frankenstein, vieux château situé à une lieue et demie de Darmstadt, vivaient anciennement deux frères, dont on voit encore au-