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L’ENFANT DE COLMAR.
Tradition orale.

Il y avait dans une maison de Colmar. un enfant qui ne voulait jamais aller dans un certain coin du jardin où ses camarades jouaient tranquillement. Ceux-ci ne savaient pas pourquoi, et une fois l’y traînèrent de force ; mais ses cheveux se dressèrent sur sa tète et une sueur froide coula de tous ses membres. Lorsque cet enfant fut enfin revenu de son évanouissement, on lui en demanda la cause ; il resta long-temps sans vouloir l’avouer ; enfin, à force d’y être engagé, il dit : « Il y a dans cet endroit un homme enseveli dont les mains sont placées de telle et telle manière, dont les jambes sont dans telle et telle position (il en faisait la description exacte), et il a au doigt un anneau. » On fouilla ; la place était recouverte de gazon et à trois pieds sous terre on trouva un squelette dans la position indiquée et ayant au doigt un anneau. On l’enterra avec les cérémonies d’usage, et depuis ce temps-là, l’enfant, à qui l’on n’avait pas dit un mot de tout cela, c’est-à-dire de la fouille et de l’enterrement, alla comme les autres dans ce coin, sans éprouver de frayeur. Cet enfant avait cela de particulier. que partout où il y avait un