Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/11

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 12 —

pendant longtemps du suc nourricier fourni par le sang, lequel, d’après Fabre, s’épaississait, devenait plus solide et collait ensemble les parties divisées. Enfin, lorsque Haller eut fait connaître la nature exacte et les propriétés du tissu conjonctif, improprement appelé tissu cellulaire, le siége du processus curatif des plaies fut définitivement fixé ; et à partir de cette époque, la question ne fit plus l’ombre d’un doute. « Il est facile de prouver, écrivait Bichat (Anatomie générale, 1er vol.), que, dans la cicatrisation, le système cellulaire joue un rôle important, exclusif même, et que tous ces phénomènes se passent dans son tissu ou dans ses cellules. » Qu’on se rappelle, en effet, que le tissu conjonctif est répandu en plus ou moins grande abondance dans tous les points de l’organisme, qu’il enveloppe tout le corps sous la peau, qu’il réunit entre eux et entoure tous les organes, qu’il pénètre dans leur intérieur pour agglutiner leurs éléments constitutifs, et l’on pourra faire coïncider cette extension générale avec ce caractère d’identité qu’offre partout le travail de la cicatrisation. Ce travail s’opère dans tous les organes, mais avec des variations d’activité provenant de leur richesse en vaisseaux, de la vitalité plus ou moins grande de chacun d’eux. Or, la vitalité de chaque organe peut être mesurée par la quantité de tissu conjonctif qu’il renferme dans sa composition. Ainsi, dans les muscles, les phénomènes de la cicatrisation se succèdent avec une grande rapidité, tandis que, dans les os, dans les ligaments, les tendons, où le tissu conjonctif se trouve en faible proportion, ils marchent avec lenteur et disparaissent assez souvent pour faire place à la mortification, à la nécrose.

Avant les travaux micrographiques de notre époque, on établissait une certaine différence, quant au mécanisme,