Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/26

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

cellules, se solidifier de plus en plus, et prendre les caractères de la substance fibreuse intercellulaire.

Non-seulement le caillot sanguin peut participer à la cicatrisation immédiate des plaies par sa fibrine, mais il résulterait des recherches de MM. Bilroth et Virchow, sur les modifications que subit le caillot obturateur des vaisseaux divisés, que le sang peut réellement s’organiser, se transformer en un véritable tissu. Cette organisation serait due à une néoplasme cellulaire, qui s’effectuerait dans la masse fibrineuse et procéderait des corpuscules blancs du sang n’ayant pas été résorbé :

Ces corpuscules, qui proviennent du système lymphatique où ils naissent en partie des ganglions et en partie du tissu conjonctif, portent en eux le germe de leur développement ultérieur ; en effet, ils contiennent plusieurs noyaux, et dans le torrent circulatoire, on les voit se multiplier par scission (Kolliker).

Quoi qu’il en soit de cette opinion, que le sang ne puisse s’organiser que dans les vaisseaux ou qu’il possède cette propriété partout ailleurs, il reste incontestable que ce liquide peut participer au travail réparateur des plaies. C’est ce qui a été, du reste, très bien constaté dans la cicatrisation des plaies artérielles ou veineuses, qui guérissent sans amener une oblitération du vaisseau. Voici comment M. Gourdon expose le mécanisme de la guérison de ces plaies tel qu’il l’a observé.« Dès qu’il y a une ouverture accidentelle sur une artère, le premier effet est l’écoulement du sang. Ce sang s’épanche dans la gaine celluleuse qui entoure le vaisseau, se coagule et forme ainsi un obstacle à la sortie du sang. Puis, ce caillot, par la résorption des parties fluides du sang, diminue de volume et finit par ne plus former qu’un nodus fibrineux, qui se prolonge dans la blessure du