Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/30

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c’est-à-dire une lésion occulte qui amène un trouble de la circulation dans les parties contuses, celles-ci se mortifient et doivent être éliminées au même titre que des corps étrangers. Si cette mortification n’intéresse toutefois que des parcelles tout à fait minimes, il n’est pas impossible que ces dernières subissent promptement une désagrégation moléculaire et soient résorbées.

On croyait autrefois que, pour obtenir la réunion immédiate, il fallait qu’il y eût harmonie des tissus, c’est-à-dire coaptation de parties homologues, de telle façon que les muscles répondent aux muscles, la peau à la peau, les vaisseaux aux vaisseaux. Outre les faits d’observation qui démontrent suffisamment la fausseté de cette opinion, on n’a qu’à se rappeler que c’est dans le tissu conjonctif que siège le travail réparateur des plaies, que c’est de ce tissu que procède l’hyperplasie cellulaire. Or, le tissu conjonctif existe dans tous les tissus en plus ou moins grande abondance, aussi bien dans les os que dans les nerfs et les muscles. Ces divers tissus pourront donc indifféremment se réunir entre eux, et c’est du reste ce que l’on constate assez souvent dans les cicatrices difformes.

La différence de vitalité des tissus n’est pas non plus un obstacle invincible à ce mode de guérison ; car, d’après le mécanisme par lequel il s’effectue, il est facile de concevoir que, quelque faible que soit la part que la partie moins vivante apporte à ce travail, la cicatrisation immédiate peut avoir lieu. Quand on veut faire cicatriser par première intention un Lambeau de chair qui ne tient au corps que par une languette plus ou moins mince, il faut que ce lambeau soit supporté par un pédicule assez épais pour qu’il puisse fournir son contingent de vitalité, ou plutôt pour qu’il puisse provoquer une hyperplasie cellu-