Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/46

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 47 —

tité de pus ; la prolifération cellulaire aboutit presque en totalité à la formation de ce liquide. Si nous passions dans le domaine de la pathologie, nous trouverions d’autres preuves encore à l’appui de la théorie que nous avons exposée.

Avec urne pareille origine, on conçoit très bien que le pus ne joue aucun rôle par lui-même dans le mécanisme de la cicatrisation. C’est une substance dont la formation est inévitable pendant le bourgeonnement ; en un mot, c’est un effet et non une cause.

Quelques auteurs modernes ont cherché à faire revivre l’idée d’analogie entre la sécrétion purulente des plaies bourgeonnantes et les diverses autres sécrétions, surtout la sécrétion catarrhale des muqueuses. Leur but était surtout d’avoir une seule théorie pour expliquer des phénomènes semblables du reste, et d’établir ainsi la fixité, l’unité des lois organiques. Nais cette unité n’est nullement détruite, en admettant une différence dans le mécanisme de ces divers phénomènes. Que dans les muqueuses, les séreuses, la formation du pus ait lieu par l’émigration des cellules épithéliales alors que d’autres cellules se forment, rien de plus simple ; mais cette théorie n’empêche pas celle que nous avons exposée plus haut. Il n’y a rien d’étonnant que cette sécrétion s’opère d’une certaine façon dans les muqueuses et les séreuses, et, d’après un autre mécanisme, dans les bourgeons qui ne sont pas recouverts d’une membrane à organisation fixe, mais constitués par une couche de tissu récemment formée, devant être recouverte à son tour, et de laquelle procèdent les cellules du pus.

Pour compléter ce que nous avons à dire sur le pus, jetons un coup d’œil rapide sur ses caractères morphologiques et chimiques. Recueilli dans un vase où on le laisse reposer, le pus se sépare en une couche supérieure ténue,