Page:Griolet - Du mécanisme de la cicatrisation dans les parties molles.djvu/9

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se fait dans tout organe siége d’une solution de continuité, d’une destruction quelconque, d’une plaie enfin, et qui tend essentiellement au rétablissement de la continuité et à la restauration de l’organe par la formation d’un tissu dit de cicatrice.

Sa physionomie change avec les conditions dans lesquelles il s’opère, mais ses phénomènes intimes sont invariables ; il est partout et toujours constitué par une néoplasme cellulaire.

Les diverses dénominations de réunion, d’adhésion, de restauration, de régénération, tout au plus applicables à des cas particuliers, par lesquelles on a voulu désigner ce travail, sont loin de présenter la précision et la simplicité du mot cicatrisation. Ce dernier, en effet, convient d’autant mieux pour exprimer l’ensemble des phénomènes qui président à la guérison des plaies, qu’il ne préjuge rien et qu’il a été créé tout exprès.

Le caractère dominant du travail de la cicatrisation est la tendance à la guérison des plaies. C’est là son but. Cette tendance est évidemment l’expression d’une grande loi de l’économie vivante : loi d’intégrité, loi nécessaire, vu le peu de cohésion de nos tissus sans cesse en butte à l’action des violences extérieures, loi commune à tout les êtres organisés qui va jusqu’à la reproduction ou régénération de certaines parties enlevées chez les espèces inférieures, mais qui se borne chez l’homme et chez nos animaux domestiques à la production du tissu de cicatrice.

Elle peut cependant être ralentie, arrêtée, vaincue même par l’action de diverses causes physiques ou spéciales qui, luttant dans un sens contraire, celui de la destruction, produisent alors les plaies fistuleuses, ulcéreuses et gangréneuses.