Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/111

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J’ai parlé des charrettes. Les éléphants étaient coiffés de bonnets brodés ou de mitres coniques. Des parasols de toutes les formes et de toutes les couleurs marquaient la dignité de ceux qu’ils abritaient. Les brancards des litières étaient gaînés d’or et d’argent.

Des cortèges se déployaient dans le bruit de musiques sonores : trompettes, buccines, conques marines, cymbales, gongs, tambours et flûtes. Des bouffons se livraient à mille contorsions. Les délégations siamoises, chinoises, avaient leurs places marquées. Les guerriers coiffaient des casques à tête effrayante et marchaient en bon ordre, le fer de la lance à terre. Les mystérieuses princesses, balancées en leurs litières, passaient avec grâce, entourées de leurs femmes.

C’étaient encore des cortèges funéraires, transportant une urne d’or ; les sorties du feu sacré avec une foule de religieux agitant leurs cloches ; ou bien le roi calme, superbe, à éléphant ou sur le pavois, la tête ceinte d’un cône d’or où tremblaient des diamants, le torse nu barré du double baudrier scintillant, et le flot somptueux de sa ceinture maintenu par des écailles d’or.