Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/181

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simplicité, car ces Nagas auraient pu être heptacéphales ! En revanche, chaque tête est couronnée d’un panache de volutes.

Entre chacun de ces rinceaux-nagas, et bien qu’ils se touchent presque, pend une fleur de lotus. J’allais oublier qu’entre les deux lions et sous la tête du monstre, se relève un Naga central à cinq têtes. L’espace supérieur compris entre le bord du linteau et la guirlande de têtes de Makaras, est rempli de feuilles dentelées et recroquevillées et alternant avec les trompes de Makaras. Et, comme s’ils n’étaient pas assez compliqués ainsi, les linteaux de Bakong sont couronnés d’une petite frise de lotus, et de deux plates-bandes, l’une ornée de motifs losanges, l’autre d’une succession de vingt-trois torses de personnages, les mains jointes. Le tout couvre un peu plus d’un mètre carré.

Si l’on considère, comme beauté plastique, l’homme-serpent qui, vêtu de clinquant, au sommet d’une pile de bouteilles, se passe la tête entre les jambes et joue ainsi un air de violon — l’art de Bakong est un grand art.