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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/214

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s’y prit-il ? Comme tous les peuples primitifs disposant de moyens restreints s’y prirent pour construire en pierre, c’est-à-dire en copiant simplement et en agrandissant la maison en bois. Cette maison en bois, nous la connaissons : elle figure sur les bas-reliefs, c’est celle de nos jours. Et voilà donc la solution capitale et définitive du problème : on retrouve de Bantei Chhma à Angkor Vat, les toits emboîtés, les pignons superposés, les portes désaxées, les fenêtres encadrées et placées à la hauteur d’un homme assis sur le sol, et les galeries-colonnades de cette maison en bois.

Non seulement on reconnaît toutes ces formes particulières, mais les pierres mêmes sont traitées comme des planches et des solives ! Et n’est-ce pas parce que les Cambodgiens étaient incapables de concevoir autre chose, que nous constatons dans leur architecture cette absence d’évolution du premier siècle au dernier : ce qui permet de dire avec quelque raison que les Indous ont trouvé au Cambodge, en plus d’une vie économique florissante, une architecture déjà existante et que leur rôle se borna principalement à remplacer le bois par la pierre ?