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Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/231

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En dehors de l’observateur envoyé pour un travail minutieux, long et difficile, je n’ai pu oublier un seul instant ce que j’étais et ce fut pour moi un irrésistible besoin aux instants de repos, la nuit venue, mes plans mis au net et le résultat de mes recherches consigné, de me retrouver en communication avec ce grand confident impartial qu’est le public et de lui dire librement les belles émotions que l’un de ses enfants perdu au milieu d’une telle nature et d’un tel passé ressentait.

Parfois le style a trahi ma pensée, parfois il l’a gênée. Qu’on me soit indulgent. Peut-on être en possession complète de soi, véritablement, lorsque l’on s’abandonne en de telles circonstances et que tout le jour, alors qu’on piétine d’impatience et de curiosités juvéniles on s’attarde, retenu par une conscience scrupuleuse, à des mesures de pierres, des différences de niveau et des relevés d’architecture ? C’était une joie pour moi de me libérer en ces occasions de mon strict programme archéologique.

On a trouvé, dans ce volume, quelques renseignements qui, je le pense, permettront aux curieux de se faire une idée assez précise de ce que fut le Cambodge et de ce qu’il est devenu. Si du moins