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VII

12 juillet.

Le Tonlé Repou est un fleuve calme et triste. Ses rives ne sont que frondaisons au mouvement d’une uniforme majesté. Il est quatre heures, et depuis ce matin, je n’ai pas aperçu un être humain, un sampan, une fumée. Les cris des oiseaux, même, sont rares. Et la seule créature vivante que j’aie entrevue fut un grand serpent remontant le courant, la tête dressée hors de l’eau et laissant derrière lui un long sillage triangulaire.

Les bonzes de Kompong Sralao m’ont prêté leur sampan. Une loggia en occupe le centre, couverte d’un toit tressé, bombé et orné aux quatre angles, de légers Nagas sculptés. Cinq petites fenêtres carrées l’aèrent.

Hier, à la nuit tombante, mon convoi s’arrêta à un détour du fleuve, sous un berceau de feuillages