Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3 août.

Il y a mille quatre cents ans, les initiateurs indous qui voyaient de jour en jour grandir sous leur souffle le foyer religieux qu’ils avaient allumé sur là terre cambodgienne, songèrent à abriter leurs idoles dans des monuments durables, et en trop petit nombre eux-mêmes, ils réquisitionnèrent le peuple.

Jusqu’à ce moment, ce peuple n’avait travaillé que le bois. Les artisans d’alors ne purent substituer la pierre à la poutre sans imaginer que les systèmes de construction et les formes des édifices dussent varier. On voit dans tous les temples khmers des pierres assemblées par tenons et mortaises, des fenêtres bâties comme des cadres et encastrées dans les murailles, des colonnettes tournées, des pignons minces comme des planches. Certains linteaux de pierre furent évidés (dans les groupes de la première époque) et garnis d’un chaînage en bois, comme si ces bâtisseurs, doutant des nouveaux matériaux qu’ils employaient, jugèrent