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II

L’élément militaire

et
L’esprit d’aventure


Voilà quelques menus événements par lesquels la famille s’extériorise, mais qui n’ont que peu d’influence sur sa vie intime. Tout au plus viennent-ils alimenter, pour quelques jours, la curiosité et les commérages. Il est d’autres éléments qui, du dehors, réagissent plus vivement sur la famille canadienne et lui font, pour une part, son originalité. Quel cachet pittoresque et quel singulier intérêt ne confère pas, en effet, à ces foyers de paysans, à ces existences de campagnards, l’esprit militaire et l’esprit d’aventure qui y a pénétré de bonne heure et, jusqu’à la fin, continue d’y flotter ! Tous les hommes font alors le métier de soldat en Nouvelle-France. En chaque inventaire nous retrouvons infailliblement deux, trois et même quatre fusils : ce qui veut dire presque toujours que, dans la même famille, ils sont deux, trois, quatre à faire partie de la milice. La milice, elle existe depuis longtemps. Depuis l’intendance de M. Talon, il y a, dans les côtes, des capitaines et les exercices mi-