Hamel s’embarquent pour l’Europe, y poursuivre des études. L’un et l’autre veulent bien se charger de conduire à Lyon l’infortuné Lactance. Quant à lui, il ignore qu’on le conduit dans une maison de santé. Il se croit plutôt un novice oblat, en route cette fois, pour Rome. Il vivra dix ans chez les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu de Lyon. Il reste en relations épistolaires avec sa famille. Une lettre de lui, du 1er février 1856, nous le montre toujours malade, toujours dément, racontant ses apparitions et rêvant de toutes sortes de petites réformes dans l’Église. Il meurt le 4 décembre 1862, à quarante ans. Sur sa tombe, au cimetière de La Guillotière, près de Lyon, les Hospitaliers gravent cette mélancolique épitaphe :
né le 4 février 1822
le 4 décembre 1862
Papineau fait acheter à perpétuité le terrain de l’inhumation et souhaite, s’il s’en trouve dans les pépinières de Lyon, qu’on plante sur la tombe de son fils, un orme d’Amérique, « le plus beau de nos arbres forestiers, écrit-il, au goût de Lactance et au mien » (Corr. XIII : 138).
Dernière mélancolie sur un destin tragique. Les fils des grands hommes paient parfois la rançon de la grandeur.
Le cas Azélie Papineau
Longue digression. Mais, en des Mémoires, les digressions sont chose permise. Et je n’oublie point ma démonstration. Je continue de suivre, en sa ligne morbide, la diathèse Papineau-Bourassa.