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VIII

CHEZ LES HISTORIENS

Avant mon départ pour la France, j’avais inscrit dans mon programme de voyage, une visite aux historiens, du moins aux plus huppés, aux gloires régnantes. Je désirais vivement les interroger sur leur métier, leur méthode de travail, etc. Aussitôt mes conférences terminées à la Sorbonne, devenu plus libre, je me mets en frais d’amorcer ces visites.

Chez Georges Goyau

La chose va toute seule avec Georges Goyau. Il avait assisté à plusieurs de mes cours ; il m’avait invité à un dîner des Publicistes ; je l’avais rencontré chez Louis Artus ; il me donne rendez-vous chez lui, 36 rue de la Pompe, pour le 7 février, à neuf heures et demie de la matinée. Faveur exceptionnelle puisqu’il ne reçoit jamais personne dans l’avant-déjeuner. J’ai gardé mes notes de cette entrevue. Je les transcris, telles que je les ai rédigées, toutes chaudes, ce même jour sans doute. Je n’y ajoute que quelques légères corrections :

« À 9h.½ exactement, j’étais à 36 rue de la Pompe, connaissant les habitudes de ces hommes très occupés et très laborieux, et leur souci de la ponctualité. On me fait entrer dans un petit salon de physionomie bourgeoise, mais simple. Au mur un por-