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XI

PASSAGE À LOURDES

Rencontre de Monseigneur Gerlier

Mes audiences terminées, je quitte Rome encore une fois. J’ai pris congé du Père Leduc qui, lui, se dit naïvement enchanté des résultats de mon voyage. Il me donne une longue et affectueuse poignée de mains. Le cher Père rentrerait volontiers, je pense, avec moi, au Canada. Mais il est trop bon religieux pour le laisser paraître. Je remonte vers le nord, par un autre train rapide. J’ai le dessein de ne m’arrêter qu’un moment à Marseille pour, de là, remonter vers Lourdes. Là encore, mon passage sera court : le temps d’aller dire ma messe à la Grotte. Mais je fais une rencontre imprévue : celle de Mgr Gerlier, évêque de Tarbes et de Lourdes. Monseigneur s’en vient, accompagné de sa suite, dire sa messe à la Grotte. C’est son habitude lorsque le temps le permet. Il m’aperçoit. Nous nous sommes rencontrés à un Congrès national de l’ACJF, en 1909, à Orléans — alors que, jeune avocat, on l’élut à la présidence de cette association de jeunesse. Nous nous sommes revus depuis à Paris, en 1921, alors que, devenu prêtre, il s’occupait encore d’œuvres de jeunesse. Il m’invite à dîner avec lui, le soir, à son évêché. Je retarde mon départ de quelques heures, ne voulant pas manquer cette aubaine. Encore une rencontre où, faute de notes en mes carnets, mes souvenirs restent confus. Je me souviens toutefois que nous avons longuement parlé du Canada qu’il aimait beaucoup. Encore avocat