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sixième volume 1931-1939

j’aime Vivre : pour sa « foi dans la vie », « en nos ressources d’âme ». Conseils à ces jeunes, entre autres : « Soyez sévères, graves, sans pourtant verser dans trop de pessimisme. [Voyez l’exemple de grands éveilleurs contemporains : un Mussolini, un Dollfuss]. » Aujourd’hui, je relis cette lettre avec un certain plaisir. Elle me rappelle ma façon d’alors de parler à la jeunesse et l’existence d’une jeunesse qui, en ce temps-là, avait le goût de vivre. J’y reviendrai plus longuement tantôt. — Le 19 novembre 1934, conférence à la Société des ouvrières catholiques : « La Canadienne française à travers l’histoire et ce qu’elle doit être aujourd’hui » (La Bonne Parole, novembre 1934). — Le 22 novembre 1934, conférence à la section Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal : « Précisions sur l’éducation nationale ». Félicitations à la Saint-Jean-Baptiste qui professe que les Canadiens français peuvent manger, causer, s’amuser ensemble, sans se mettre sous le signe d’un club ou d’une société étrangère. Puis encore des paroles franches, sinon dures, sur la Confédération, ses devoirs envers la culture française (voir Le Devoir, 23 novembre 1934) ; commentaires dans La Presse (24 novembre 1934). — En l’année 1935, je relève encore : mai 1935, dans L’Action nationaleV : « Un chef de trente-trois ans, Louis-Hippolyte LaFontaine ». — Le 9 mai 1935, à Boston, pour les quarante ans de la Société historique franco-américaine, conférence : « Pourquoi Québec ne fut pas New York ». — Le 30 juin 1935, à Manchester, N.H., conférence : « Notre mission de Français en Amérique » (voir Le Devoir, 3 juillet 1935, commentaires de M. Héroux). — Le 30 novembre 1935, article au Devoir : « Un signe des temps », à propos de Conditions de notre destin d’Hermas Bastien.

C’en est assez. Laissons de côté la chronique que, sous les pseudonymes de Jacques Brassier et d’André Marois, je tiens régulièrement à L’Action nationale et qui s’intitule : « Pour qu’on vive ». « Moulin à paroles » ! Dirai-je qu’à travers ces envols de mots, sinon d’idées, jetés à tant d’auditoires, une pensée, une inquiétude ne m’a jamais laissé. Inquiétude du semeur qui jette à la terre le grain à pleine poignée, généreusement, et qui ne peut se défendre de cette interrogation : « Qu’en poussera-t-il ? » « Et lesquels de ces grains méritent de pousser ? » Inquiétude encore plus aiguë du semeur qui voudrait tant confier aux esprits