Page:Groulx - Mes mémoires tome IV, 1974.djvu/323

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
306
mes mémoires

Tout cela a été raconté dans le précédent volume de ces Mémoires. Mais la Revue atteint ses vingt ans. Voilà donc, devant moi, quatre-vingts gros volumes où j’ai mis beaucoup de ma vie et même de ma plume. Et il semble que l’œuvre va connaître une nouvelle vie. Les milieux officiels olympiens, la finance politique s’est même penchée sur elle. Cela a commencé avec le premier de nos ministres des Affaires culturelles, M. Georges-É. Lapalme, qui nous a versé un $5,000. Et l’allocation a continué depuis. Le nouveau gouvernement élu en 1966 a même porté l’allocation à $7,500, pour nous aider dans la publication de l’Index de notre deuxième décennie. Ainsi avons-nous pu donner à notre secrétariat, à nos collaborateurs, quoique habitués à un long jeûne de dix-sept ans, une petite bouchée qu’ils trouvent savoureuse. La Revue a tout de bon conquis les milieux officiels. Aux dernières nouvelles, celles de 1967, l’on nous apprend que notre revue figurera parmi les 10 revues admises au pavillon du Québec. Le 15 avril, au banquet des « Vingt ans » de la RHAF, le ministre des Affaires culturelles du Québec, M. Jean-Noël Tremblay, portait à $15,000 l’allocation de l’Institut. Presque le pactole pour les pauvres que nous étions restés ! À notre ministère de l’Éducation, on l’a inscrite sur la liste des ouvrages de consultation pour certaines catégories d’étudiants. Et voici que nous pénétrons les milieux d’étudiants d’université, du moins à Montréal, et que nous gagnons du terrain dans le monde anglo-canadien, que notre avance continue dans le milieu américain, qu’en Europe nous comptons de nouveaux abonnés : au grand Institut de France et dans l’université anglaise de Liverpool. Et combien d’autres abonnements et de ventes de collections complètes, même en Europe, font que le miracle se continue ! Le 4 juillet 1961, André Laurendeau accorde à la Revue un bel article dans Le Devoir. « La revue intéresse l’honnête homme : on la lit avec plaisir même si l’on n’est pas soi-même un spécialiste. Elle s’intéresse aux grands et aux petits problèmes de l’histoire… elle stimule la recherche…