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mes mémoires

figurer parmi les membres correspondants de notre Institut. Nous l’avons déjà vu. Que d’autres faits pourrais-je évoquer qui témoigneraient dans le même sens. L’on apprendra peut-être non sans quelque surprise, que je suis bel et bien docteur en droit honoris causa de l’Université Saint-Jean de Terre-Neuve. Et que d’instances l’on me fit pour qu’en personne je me rendisse dans l’Île, recevoir ma décoration. On s’offrit même à payer mon avion. À McGill, mon ami G. F. G. Stanley a pu prononcer une conférence sur mon œuvre d’historien. En 1960, The Canadian Historical Association (appelée aussi la Société historique du Canada, mais à prédominance anglo-canadienne) décernait à l’Institut d’histoire de l’Amérique française un « Certificat de mérite » pour son importante contribution à l’histoire régionale au Canada. Ce soir-là, devant un auditoire composé principalement d’historiens anglo-canadiens, je prononçais le premier et le seul discours anglais de ma vie. Je doutais un peu de la correction de ma prononciation. Mais quand j’entendis le président de l’Association, un monsieur W. K. Ferguson, s’efforcer de me remercier en français, j’eus moins honte de mon discours. Et je devais recevoir un plus éclatant témoignage de mes concitoyens de l’autre bord. En 1961, le Conseil des Arts du Canada décidait de « médailler » dix personnalités qu’on estimait méritantes au Canada. On découvrit, parmi ces dix, trois Canadiens français dont je me suis trouvé, je ne sais pourquoi, avec Marius Barbeau et Wilfrid Pelletier.