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Page:Groulx - Notre maître, le passé, 1924.djvu/244

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Notre Maître, Le Passé

laient rejoindre leurs compagnes parties l’année précédente.

Quand le Canada français voulut prendre sa part du glorieux champ des missions lointaines ; que, fils de la France, il voulut, comme elle, étendre aux confins du monde, les horizons de sa foi, nos missionnaires virent un jour arriver derrière eux, en Chine, au Japon, aux Indes, et jusqu’au cœur de l’Afrique, des femmes qui étaient de leur foi et de leur sang. Et pendant qu’aujourd’hui même, sur les bords de la Rivière-des-Prairies, s’élèvent les murs de notre séminaire des missions étrangères, presque à son ombre s’élève aussi le noviciat des petites Sœurs de l’Immaculée-Conception qui, demain, iront mourir dans quelque léproserie chinoise.


« En ces jours de mollesse, où l’on n’a plus guère que le culte du confortable », il est bon, dirait Laure Conan, « d’arracher les âmes au présent, de reporter les regards vers cette aube étrangement pure, où apparaissent, dans leur suprême beauté, la force, la générosité… le sacrifice… »

Novembre 1923.