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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/133

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LE BOULEAU D’ARGENT


Quand la mère Dumoulin reconnut sur la route la voiture de sa voisine, elle cessa d’étendre le linge. Puis elle attendit que le conducteur passât devant la maison pour lui crier d’un ton de plaisanterie :

— Il paraît que tu te prives de rien ! Tu te promènes en concorde, la semaine, à c’t’heure ?

Le jeune serviteur qui allait déjà petit train ralentit encore l’allure de son cheval. Et sûr de son effet, il mit du temps à répondre :

— Je viens de mener quelqu’un aux chars.

Incrédule la mère Dumoulin questionna en riant :

— Aux chars ! Et qui ça, je te le demande ?

— Mademoiselle Émérence. Elle est allée en promenade chez ses parents de Brumeville.