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MARIE-DIDACE

blure de son casque dont il s’efforçait de tirer un fil. Brusquement il demanda :

— Crèyez-vous ça, vous, notaire, qu’il y a un enfer, avec des flâmes, des démons à grand’fourches, le yâble et son train, comme sur l’image de la mauvaise mort ?

Le notaire caressa son menton, avant de répondre :

— Je crois, cher monsieur Beauchemin, qu’il y aura une récompense et une punition, pour chacun de nous, selon nos bonnes ou nos mauvaises œuvres. Quant au feu de l’enfer, il se peut fort bien qu’il ne ressemble pas du tout au feu de la terre.

L’étude s’emplit du bruit métallique de la pipe que Didace secoua sur le crachoir.

— Ouais, ben, des messes… c’est peut-être pas une méchante idée, parce que, j’vas dire comme vous, si j’attends après les autres, je pourrais ben en avoir rien que de loin-z-à-loin…

Subitement, il se décida :

— Mettez-en ! Je prends pas de chance. J’ai pas envie que l’yâble me souffle du feu au derrière pendant l’éternité.

— Combien voulez-vous en faire dire ?

— Ah ! j’ai pas l’idée. Combien que je devrais en mettre, d’après vous ?

Le notaire se gratta la tête :