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MARIE-DIDACE

nil si frais pour les longs jours d’été. Il y avait les granges solides, regorgeantes et, en face, la grande commune pour les pâturages. Il y avait le jardin et ses allées bordées de plantes endormies sous le paillis, mais qui s’éveilleraient plus belles à l’été : le Chenal du Moine où l’air est vaste et le monde paisible.

— T’aurais laissé tout ça ? Je te crois pas. Et sais-tu une chose, ma fille ? Je commence à penser que t’aimes ça te masser le cœur ?

* * *

Dans la maison les femmes continuaient à piailler comme corneilles en champ de blé mûr. Maintenant qu’elle n’était plus là, chacune parlait sans gêne d’Angélina.

— Elle avait en belle… dit l’Acayenne.

Didace et Amable entrèrent.

La grande Laure leur expliqua :

— On parlait justement d’Angélina puis de votre Survenant. La vôtre dit qu’Angélina avait en belle.

— En belle de quoi ? demanda Amable. Ah ! l’yâble ! pas de le dompter toujours ben ?