Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/119

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compta dix-huit mais pour toute sûreté porta la compte à vingt-quatre. Donc elle pourrait avoir une réponse au bout de deux jours, trois, au forçail.

Deux, trois, quatre et huit jours passèrent sans qu’elle reçût signe de vie du poste. Elle commençait d’être inquiète. La lettre s’était peut-être égarée. À la merci d’une distraction, elle ne l’avait peut-être pas envoyée à la bonne adresse. Elle écrivit à nouveau et prit toutes les précautions possibles afin de ne pas commettre d’erreur. L’attente recommença vainement. Rien ne vint.

Caroline croyait avoir perdu toutes ses illusions. Pareille à ces amputés, qui, à certains jours, souffrent dans leurs membres absents, elle avait mal à ses illusions envolées.

Une fois de plus, elle se replia au plus creux d’elle-même et ne fit part à personne de sa déconvenue.