Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cot, vous serez Caroline Lalande, jour-na-lis-te.

Pour la première fois, un pâle sourire éclaira le visage de la jeune femme.

— On n’exigera pas que vous rédigiez l’éditorial, non. Il vous faudra surveiller la cuisine… la cuisine de journal, c’est-à-dire corriger les épreuves, jeter un coup d’œil sur la mise en page, surveiller la rédaction et au besoin pondre un petit billet, être tour à tour à la cuisine et au salon…

— Comme Maîtresse Jacques… ou l’épouse à tout faire.

— Allons, dit le juge Dulac, puisque vous acceptez, il ne me reste plus qu’à vous remercier. »

Caroline en eut les larmes aux yeux. Il la comblait et il la remerciait.

— Monsieur le juge commença-t-elle… mais les mots de reconnaissance restaient informulés tandis qu’il lui remettait une enveloppe en disant simplement :

— De la part de mon frère.

Le magistrat se leva. Il parut à Caroline rapetissé et plus vieux que sur le banc. Tout doucement il la reconduisait vers la porte.

— Bon voyage, mademoiselle. Et bonne chance, Caroline Lalande, journaliste.