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PRÉCIS HISTORIQUE.

empereur apaisa la sédition qui éclata contre l'archevêque Herbert; mais cette sédition annonçait la force croissante de la cité, et montrait que bientôt elle demanderait le rétablissement de ses franchises municipales.

Henri VI, fils aîné de Frédéric, lui succéda sur le trône d'Allemagne; persuadé qu'il ne conserverait d'autorité sur cette ville qu'autant qu'il s'assurerait l'affection de ses habitants par des bienfaits, il déclara qu'à l'avenir elle serait libre et gouvernée par des hommes de son choix[1].

La commune, relevée, nomma ses prud'hommes ou recteurs, et se constitua; mais à peine trente années s'étaient écoulées, que les citoyens, qui s'étaient mis sous la protection de Jean de Bourgogne, comte de Chalon, ayant expulsé l'archevêque Gerard, Henri, roi des Romains, pour les punir de cette révolte, les priva des droits qui leur avaient été accordés, et l'empereur Frédéric II sanctionna tous les décrets rendus à cette occasion.

Les dissensions entre les prélats et la cité ne furent jamais qu'assoupies. Après des luttes violentes, des combats continuels, la commune, aidée par Jean de Chalon, surnommé le Sage, qui aspirait à relever dans notre ville l'autorité des comtes de Bourgogne, parvint à se rétablir, et, tolérée ou reconnue, elle

  1. Voy. la savant dissertation de M. Castan sur l' établissement de la commune de Besançon, br. in-8o.