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BESANCON.

après l’explosion de la machine infernale, fut enfermé à la citadelle ; il parvint à s’échapper en 1805, et peu de temps après accepta, dans les armées impériales, un grade qu’il avait refusé jusqu’allors. Après la Restauration, nommé général commandant la 6e division, il eut sous ses ordres cette même citadelle où il avait été prisonnier plusieurs années ; et ce ne fut pas une des moindres singularités de sa vie, si pleine de surprises et d’aventures, mais que nous n’avons pas la prétention de raconter.

Après 1815, la citadelle vit pour la dernière fois, du moins nous l’espérons, des détenus politiques : c’étaient M. Hernoux, maire de Dijon pendant les cent-jours, le premier président de la cour impériale de cette ville, etc. ; le général Marchand, accusé d’avoir ouvert les portes de Grenoble à Bonaparte échappé de l’île d’Elbe, mais qui fut honorablement acquitté sur la plaidoirie de l’avocat Curasson, connu par son dévouement à la royauté ; et enfin le général Radet, chargé par l’empereur d’arrêter le pape Pie VII, mais qui s’était acquitté de cette triste mission avec des égards dont le souverain pontife lui témoigna sa satisfaction.

Aujourd’hui, la citadelle n’est plus qu’un pénitencier militaire.