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BESANCON.

écrasa une partie des voûtes de l’église. On assure qu’un chanoine, qui se trouvait alors dans l’église, fut transporté, par la violence de la pression exercée sur l’air, à une grande distance du côté du maître-autel.

Le chapitre s’occupa promptement de réparer ce désastre, et dès l’année 1731, il fit commencer les travaux. En 1735, le clocher actuel, le portail et la chapelle du Saint-Suaire étaient achevés. La cathédrale possédait alors une série de cloches graduées entre elles, et produisant un effet très imposant. Aujourd’hui, l’on n’y en compte plus que cinq, dont la principale pèse 8,200 et la seconde 5,200 livres.

La chapelle du Saint-Suaire fut construite avec luxe, dans le style de l’époque ; on n’y épargna ni les peintures, ni le marbre, ni le cuivre, ni l’or. Le tableau de l’autel, représentant la résurrection de Notre Seigneur, passe pour le chef-d’œuvre de Carle Vanloo ; les autres, où sont figurées différentes scènes de la Passion, sont dus aux pinceaux de Natoire et de Detroie. Près du portail, on remarque la mort de Saphire, par Sébastien del Piombo, et en face le fameux tableau de fra Bartolomeo, l’ami de Raphaël. Ce chef-d’œuvre, admiré par tous les connaisseurs, fut acheté par Jean Carondelet, qui fit ajouter, par un élève de Raphaël, la figure du magistrat[1] repré-

  1. C'est le portrait du chancelier, père de Jean et Ferri Carondelet. (Voir dunod, Lettres sur Besançon.)