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MONUMENTS RELIGIEUX

cristaux ou pierres précieuses en marquaient les angles et le milieu. Rendue au culte, l’église de Saint-Jean demeura dans le plus grand délabrement jusqu’à l’épiscopat du cardinal de Rohan, qui, plein de goût, plein de dévouement pour son église, n’épargna ni les démarches, ni les travaux, ni les dons particuliers, pour lui rendre quelque dignité. Il fit disparaître le ridicule badigeonnage à refends figurés qui couvrait les murs, les piliers et même les colonnettes en pierre polie ; il fit élever un maître-autel nouveau, le surmonta d’un dais magnifique, changea le trône épiscopal, obtint de la munificence de S. M. Charles X des ornements précieux, et surtout les vitraux de couleur, qui, substitués aux anciennes fenêtres, donnèrent à la cathédrale une majesté, un recueillement que l’on admire aujourd’hui.

Le maitre-autel, dans le style moderne, et, par cette raison, peu d’accord avec le reste de l’édifice, a été construit d’après les dessins de M. Alavoine. Les deux anges adorateurs qui en ornent les extrémités sont de Luc Breton, artiste bisontin, qui ne jouit pas de toute la réputation qu’il mérite[1]. Ces anges, exécutés sur la demande d’un citoyen nommé Thiébaud, dont le nom se lit sur le socle, pour l’église Saint-Maurice, sa paroisse, n’ont été transportés à la cathédrale qu’en 1790.

  1. Voy.l'art. Maison du comte de Saint-Amour, rue des Granges.