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Page:Guérin - Journal, lettres et poèmes, 1864, 6e éd.djvu/9

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PRÉFACE


DE LA PREMIÈRE ÉDITION.


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Je n’écrirai que quelques lignes en tête de ce volume. C’est moi qui en ai rassemblé et disposé la matière ; mais ce n’est pas moi qui dois parler de l’auteur. Je dirai seulement ici qu’à une époque déjà lointaine, j’ai connu Maurice de Guérin ; je l’ai aimé, j’ai vécu avec lui dans une intimité, l’honneur de ma vie et aujourd’hui ma meilleure joie.

Les amis de Maurice ont toujours regardé la publication de ses manuscrits comme un devoir et un titre de gloire pour eux. Cette publication, si ardemment désirée surtout par sa sœur Eugénie, a été suspendue, retardée par des circonstances inutiles à rappeler et qui semblent avoir eu quelque chose de providentiel. Elle s’accomplit enfin, et sous les plus heureux auspices. M. Sainte-Beuve, qui depuis longtemps y prenait un sympathique intérêt, s’est empressé de l’annoncer dans le Moniteur Universel, et, par une précieuse faveur, m’a permis de reproduire la belle Étude qu’il a consacrée à l’auteur du Centaure. Ce nom de tant d’autorité placé au frontispice de ce livre fait mieux qu’en présager la fortune : il l’assure.