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Page:Guérin - Lettres, 1883, 26e éd.djvu/482

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LETTRES

Puisse notre chère enfant vivre et grandir et ressembler à sa mère dans ses qualités charmantes ! Depuis quelques jours, je ne vis que dans l’avenir et dans ma petite Marie. Nous l’avons appelée de ce nom de céleste augure, et j’en espère infiniment. Déjà la petite promet, d’abord de vouloir rester en ce monde, puis de se bien porter. Je ne sais pas le reste de ce que renferme cette petite vie, mais j’en présume beaucoup de bonnes choses.

Je présume aussi et avec pleine certitude que vous prendrez part à mon bonheur, ma chère Antoinette. Je vous associe à tous mes sentiments, et toujours votre amitié les partage. Je vous trouve toujours près de moi. Plût à Dieu que ce fût en personne aussi bien que de cœur ! La présence redouble le plaisir des relations, et vous voir serait pour moi un doux avantage, ma céleste amie. C’est toujours mon cher projet de vous rencontrer ; mais je sors peu et rentre vite. En voici jusqu’à l’hiver d’une visite à Gaillac, quoique à écouter mes cousines et le désir de les voir, ce ne dût pas être si tard. Mille raisons enchaînent au chez-soi et retiennent quand on veut s’en aller. C’est ceci, cela ; c’est souvent pour moi mon père Souffrant. Puissiez-vous sur l’endroit des santés n’avoir plus de craintes, ma chère Antoinette ! Je désire bien que cette charmante époque des vacances se passe chez vous sans amertume autre que le départ, qui est toujours amer. Et à propos de départ, je viens d’en voir un qui