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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/191

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À M.-B…, Nychtophile


Comme une lanterne magique,
Quand le cauchemar menaçant
Fait, au mur de la nuit tragique,
Flamboyer ses fresques de sang,

As-tu l’orgueil et le courage
De fixer d’un œil assuré
Le spectre qui te dévisage
Du fond de l’Inconnu sacré ?…

— Salut à vous, Nuits solitaires !
Sous vos plafonds d’ébène et d’or
Le sommeil est plein de mystères :
Le secret d’outre-tombe y dort.

Un destin muet y recèle
Le passé près de l’avenir ;
Et le germe à naître s’y mêle
Aux fantômes du souvenir !