Aller au contenu

Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
eaux-fortes et pastels.


Mais plus loin, dans la rue étroite et mal bâtie
Qui grimpe en escalier de maison en maison,
Sous une porte basse où l’ombre s’est blottie,
Un visage fané fleure la trahison :

Un maure est accroupi, patelin et qui semble
Scruter l’âpre ruelle avec l’œil d’un busard,
Tandis que, devers lui, ses trois filles ensemble
Provoquent, en chantant, aux amours de hasard.

— Tremble, étranger, qui pénétrant au vil repaire,
Viens vautrer ton désir sur la natte d’alfa !
Crains, dans l’ombre sanglante et mal hospitalière,
L’éclair du yatagan caché sous un sopha !

L’attraction des yeux de bistre te fascine,
— Noirs diamants de flamme au fond du réduit noir
Mais le Vice et le Meurtre ont un même terroir,
Et la chatte grivoise a la griffe assassine !


Septembre 1884.