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eaux-fortes et pastels.

Un calme suggestif planait sur ce décor

Oh ! cette nuit d’été, je la revois encor ;
Mais les temps sont si loin, où, dans les prés nocturnes,
J’égarais la lenteur de mes pas taciturnes !
Il est si loin de moi, le désir obsédant
D’errer jusqu’au matin dans l’herbe — cependant
Que tout dort alentour !… — La Lune et sa magie
N’évoquent plus en moi d’ardente nostalgie…

Ton charme despotique a perdu son pouvoir,
Nuit sereine — et ta voix ne sait plus m’émouvoir,
Ta voix molle et qui pleure, ivre de nonchalance,
Ta belle voix de blanc mystère et de silence !


Octobre 1884.