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préface
parfois douce et comme voilée : M. Gayda est plus élégiaque que Silvestre, et cette note attendrie n'est pas pour déplaire :
- . . . . . . C’est pour cela, mignonne,
- Que, lorsque je te cède et que je te pardonne,
- Tu me vois chaque fois un front plus attristé ;
- Car je sens que je perds un peu de ma fierté,
- Que notre étoile, hélas ! pâlit dans les ténèbres,
- Et qu’à chaque pardon, tout bas des glas funèbres,
- M’annoncent que les temps vont être révolus
- Où, si je t’aime trop, tu ne m’aimeras plus !
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M. Laurent Tailhade est peut-être de ceux qu'il sied aussi de rattacher à Armand Silvestre. L'ampleur va jusqu'à la pompe et l'emphase, en ce « Jardin des Trêves » où la gamme des tons riches ondule avec d’inattendus chatoiements. De la mise en scène d’un charnel amour parmi le faste des décors catholiques, il tire des effets surprenants : — ces chants où la passion déploie son cortège de pléonasmes en délire, tiennent de la litanie ; il y a des effluves de Saint-Chrême et d’encens, dans l'énervante odeur qui se dégage de l'Aimée.— Et tenez : ces fleurs que le poëte évoque en des vi-