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rosa mystica

sites lorrains, roui d'étangs, de forêts et de vignobles. — Il excelle, à coup sûr, aux peintures sylvestres, et tous ses romans sont là pour confirmer mon dire.

M. Jean Aicard a chanté la Provence. J’avoue ingénûment préférer aux rhapsodies un peu monotones de l'aède méridional, la prose autrement magique de MM. Paul Arène ou Alphonse Daudet. La « Gueuse parfumée » tient incluse en 200 pages toute l'âme poétique de la Provence.

On ne fera jamais trop l'éloge de M. Gabriel Vicaire. Ses vers sur la Bresse[1] ont une fraîche et saine saveur de terroir, et voici du moins un poète de tempérament !

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Heureux temps ! Le ramier roucoule.
Le ruisseau d’argent coule, coule
La belle dit : — « mon galant ! »
Mais le galant répond : — « Mazette,
« Rose, Rosette !
« Le tétin blanc ! »

Je ne sais quel souffle campagnard court dans cette chanson, mais je sais bien quelle est savoureuse et s’impose impérieusement à la mémoire.

  1. Émaux Bressans (Charpentier).