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LE BOIS SACRÉ




LES PLEURS

Le ciel, illuminé comme un palais en fête,
Etait radieux ; l’aube étincelait au faîte
De la colline vague et bleue à l’horizon.
Dans les joncs des étangs, dans la forêt paisible,
Nous entendions frémir une lyre invisible ;
Nous entendions la source en pleurs dans le gazon.

De la verte terrasse, à l’ombre des charmilles,
Nous regardions au loin sous l’éclair des faucilles
Tomber les lignes d’or des blés, et les grands chars
Suivre au pas des chevaux la route coutumière,
Et les gerbes en tas croître dans la lumière
Et les troupeaux errer dans les chaumes épars.